Jour de fête

Et si la nature morte n’était pas si morte que cela ? Avec Jour de fête, Stephan Goldrajch et Manon Bara proposent une relecture vivifiante et haute en couleur de ce genre artistique souvent perçu comme figé. Ici, la nature morte se déploie dans une explosion de matières, de formes et de symboles, entre festin populaire et foire visuelle.

L’exposition s’inspire des banquets, des marchés, des vanités baroques, des bodegones espagnols ou encore des corbeilles débordantes de Le Caravage. Elle interroge notre rapport à la consommation, à la mémoire, au désir et à la vie quotidienne. Car Jour de fête, c’est d’abord une histoire de faim : faim de vivre, de voir, de goûter, de toucher. Spaghetti verts, citrons bleus, tomates en boîte ou huîtres en tissu… Les objets débordent du cadre, s’entassent, se superposent, se répètent, jusqu’à saturer le regard et réveiller les appétits curieux.

On y croise des pièces montées, des cadavres exquis, des conserves empilées dans les couloirs, des natures mortes qui rient, brillent, transpirent, débordent – loin des compositions sages et ordonnées. On pense marché, taverne, fête populaire, mais aussi vanité, excès, solitude d’après-fête. On cherche l’intrus, la miette, le ver dans la pomme.

Entre hommage et subversion, Jour de fête détourne les codes historiques du genre : la nature morte n’y sert plus à vanter les richesses du maître, mais devient terrain de jeu, de critique et de partage. Elle interroge nos habitudes de consommation, notre rapport à l’abondance, à la perte, au temps qui passe. Et elle le fait dans la joie, la couleur, la matière : huileuse, croustillante, tricotée, gravée, saturée.

Pensée pour tous les publics, petits et grands, l’exposition laisse aussi une place à l’imaginaire des enfants, avec des espaces d’accrochage spécialement conçus pour eux. Ici, tout le monde est invité à participer à la fête, à se laisser sur